Espaces verts. Processionnaires : combiner les moyens de lutte
L'Anses recommande la combinaison de mesures préventives et curatives pour lutter contre les processionnaires du pin et du chêne en zone urbanisée.
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Les traitements insecticides par voie aérienne ne pouvant être utilisés en zone urbanisée, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail conseille, dans un avis publié le 14 mai, d'y combiner méthodes préventives et curatives pour lutter contre les processionnaires. Le degré d'intervention doit être modulé selon la fréquentation des zones concernées : méthodes de lutte visant à éradiquer les chenilles dans les lieux très fréquentés (cours d'école, parc très fréquenté, arbres à grand intérêt touristique...) et à les contenir dans les autres zones (bords de routes, grands parcs urbains). L'Anses admet que, pour la chenille processionnaire du chêne, des efforts de recherche conséquents doivent être consentis pour établir les bases scientifiques et techniques (biologie, épidémiologie) nécessaires à l'élaboration de méthodes de gestion intégrées du risque.
Situations de tolérance zéro
En situations de tolérance zéro, l'Anses recommande d'éviter de planter les essences les plus vulnérables ou attractives aux chenilles processionnaires du pin ou alors de les planter dans des bosquets en association avec des essences feuillues à croissance aussi rapide (bouleau). L'absence de chrysalides dans la terre des mottes ou conteneurs issus de pépinières doit être vérifiée, ou le substrat traité. L'installation de pièges à phéromone permet de détecter la présence d'adultes en été. En cas de détection de mâles dans les pièges, plusieurs méthodes curatives peuvent être combinées : lutte mécanique par destruction des nids ; applications d'insecticide à partir du sol ; pièges à chenilles (collier autour des troncs) avant les départs en procession de nymphose.
Limiter les populations
Pour réduire les niveaux de population, les méthodes préventives sont à privilégier, mais leur efficacité est limitée. Le sous-bois et les bordures des plantations de pins ne doivent pas être laissés en sol nu mais couverts d'une végétation dense (arbustes). La conception des parcs ou allées doit prévoir des mélanges de conifères et de feuillus, notamment à croissance rapide comme les bouleaux ou les saules, qui ont des vertus répulsives vis-à-vis des papillons de processionnaire du pin et hébergent une faune auxiliaire diversifiée. La pose de nichoirs pour les oiseaux insectivores (huppes, mésanges) et d'abris pour les chauves-souris renforce la pression de lutte biologique. La pose de pièges à phéromone en été et des comptages de nids en hiver permettent la surveillance des niveaux de population. Les mesures de lutte curatives - destruction des nids, piégeage de masse, confusion sexuelle, répulsion des papillons - doivent être reconduites chaque année pour assurer un effet à long terme. Les zones où les niveaux d'infestation sont élevés feront l'objet de traitements insecticides à partir du sol.
Une journée technique sur « la gestion de la chenille processionnaire du pin », le 7 juin à Lyon (69), fera le point sur l'historique, l'évolution du front de progression, et les avantages et limites des différentes techniques de gestion.
Valérie Vidril
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